22
Mars
A l'aube de la seconde semaine...
Par Guy Boussekey • Publié le 22/03/2020
Par Guy Boussekey • Publié le 22/03/2020
Lundi 16 mars 2020... Fermeture des établissements scolaires.
Patience...
De par sa définition, la patience est l'aptitude d'un individu à se maîtriser face à une attente, à rester calme dans une situation de tension ou face à des difficultés, ou encore la qualité de persévérance.
La patience est, à travers le monde et les croyances, une qualité essentielle requise pour celui qui aspire à la sagesse.
En confinement annoncé pour les quelques jours à venir, il faudra de la patience.
Si les jours s'avèrent être des semaines, il faudra beaucoup de patience.
Si les semaines sont des mois, il faudra énormément de patience.
Sachons donc apprécier ce confinement indispensable, car il nous offrira bientôt des enseignants, des élèves et des parents... extrêmement sages !
Egalité ?...
En cette période de confinement, le constat s'affiche d'autant plus qu'il va falloir s'adapter aux différences, qui font à la fois la richesse de notre monde, mais qui génèrent également ses inégalités.
Enseigner à distance, oui mais...
Avant le confinement, on n'ignorait pas les différentes situations au sein des familles, aussi nombreuses que le nombre d'élèves de la classe, et on s'y adaptait plus ou moins bien, avec nos moyens scolaires et notre énergie.
Aujourd'hui, seule l'analyse au cas par cas et la différenciation pédagogique à distance pourront apporter une continuité efficace dans un souci d'équité.
Parents...
Depuis quelques jours, la structure familiale, qui était la nôtre jusqu'ici, est bouleversée.
Les libertés de circulation sont très restreintes, voire quasi nulles, ce qui demande un temps d'adaptation pour envisager une organisation au long terme dans un environnement réduit, ce qui entraîne une projection d'avenir difficile car la durée de confinement est inconnue, ce qui génère donc du stress.
Il faut faire l'école à la maison, oui mais...
Certains enfants ont un ou deux parents travaillant, soit dans les services de santé, soit au sein de professions indispensables en ce moment d'histoire inédit.
D'autres enfants ont leur(s) parent(s) à la maison, mais avec une charge professionnelle à gérer au quotidien, notamment par le télétravail.
Des cellules familiales sont composées de plusieurs frères et sœurs où le matériel numérique doit être partagé.
De l'équipement...
Il faut penser que certains foyers n'ont pas de matériel informatique (pour nous, par chance, chaque foyer est doté... mais c'est loin d'être le cas partout).
Du matériel, oui mais...
Un vieux coucou qui rame ou un poste qui fonctionne normalement, mais... pour ma (ou mes) sœur(s), mon (ou mes) frère(s) qui ont également une continuité pédagogique au programme, pour ma maman et/ou mon papa qui sont, quant à eux, contraints au télétravail... Cela bouchonne !
Une liaison Internet ADSL ou fibre performante mais le plus souvent pas vraiment... La fibre n'arrive que doucement dans nos campagnes.
Un constat cette première semaine, ça bloque !... Les sites (CNED, Blogs, ENT, Sites du Net, etc...) sont saturés et l'afflux de connexions ne facilite pas la situation des familles qui sont dotées d'un équipement pouvant être lent en temps normal.
Sans parler des foyers sans imprimante, ou équipés mais en défaut de cartouche ou de papier.
Sachez que pour les connexions aux différents sites, les enseignants ne peuvent rien faire. Nous n'avons pas les accès et les compétences pour palier à ce gendre de problèmes.
De l'accompagnement...
Tous les parents ne sont pas tous sur un même pied d'égalité pour apporter un accompagnement pédagogique à la maison (niveau d'études, barrière de la langue, connaissances informatiques, temps disponible, gestion du stress en cette période anxiogène, etc...).
Humilité...
L'enseignant de votre enfant est conscient (doit être conscient) de cette situation mais pas que...
Sur cette longue période, aucune recette miracle.
Un objectif pour nous guider, enseignants... palier et tenter d'effacer au maximum ces disparités, afin d'apporter à tous une continuité pédagogique la plus homogène possible, tout en prenant en considération les particularités (problèmes) rencontrés par chacun.
Les programmes du Net tout prêts (CNED, Logiciel Educatif, etc...), oui mais... au long terme, l'enseignant ne doit pas s'en contenter, et se reposer uniquement sur ces supports.
L'enseignant ne doit pas non plus envoyer des quantités de travaux à imprimer. Sur un plan quantitatif, cela ne doit pas dépasser la charge habituelle d'un jour de classe. Et n'oublions pas que tout le monde n'est pas équipé pour imprimer.
Envoyer des polycopiés... l'idée peut être évoquée, mais nous sommes confinés et n'allons pas à l'école. Nous n'avons pas accès à la photocopieuse. Nous n'allons pas faire du porte à porte, ce qui serait contraire au principe demandé de rester à la maison. Nous n'allons pas vous envoyer des travaux au format papier par la Poste, pas assez d'enveloppes et de timbres, pas assez de papier et de cartouche d'encre.
Nous avons la chance, au sein de notre école, d'avoir 100 % de familles reliées à Internet, et depuis quelques années, de sensibiliser les parents à divers outils numériques (ENT, blogs, sites de travail à distance, environnements numériques, etc...).
Nous pouvons ainsi jongler avec nos différents supports pour communiquer, et ne pas couper le lien avec les familles.
Il est important d'ouvrir des échanges (mails, blogs, sites spécifiques) pour la remontée de certains travaux. Ils seront donc restitués via les blogs, les mails ou les sites permettant un retour à distance. Aucun retour papier n'est à envisager, le confinement ne le permet pas, la voie postale représenterait un coût trop important.
Toutes les activités ne pourront pas faire l'objet d'une remontée systématique auprès de l'enseignant. Certains travaux vont dépendre uniquement de l'accompagnement des parents, avec des conseils des enseignants.
Il est nécessaire d'établir un programme quotidien type en y associant souplesse et régularité.
Suivant votre situation professionnelle, vos moyens numériques, vos disponibilités, c'est dans la confiance que ce programme doit s'établir, effaçant les jours et horaires scolaires traditionnels.
Deux axes seront à suivre dans l'accompagnement : entretenir les notions déjà travaillées à l'école, et aider à appréhender de nouvelles notions (avec le guidage des enseignants).
Ces prochaines semaines vont faire prendre conscience de la définition du mot : élève.
De la nécessité... d'être patient (évoqué en introduction), d'être persévérant, d'être compréhensif, de se mettre au niveau de l'élève, de prendre en compte des notions de concentration, de répétition, d'argumentation... Pas simple !
Oui, il va falloir savoir motiver, ne pas lâcher, être rigoureux mais en y associant de la souplesse d'esprit, et surtout répéter, répéter, répéter... Des périodes seront plus rudes que d'autres. La motivation ne sera pas toujours au rendez-vous, avec des hauts et des bas à gérer. Le petit frère sera réceptif mais la grande sœur un peu moins. Voilà le quotidien de la vie de classe !
La force d'une chaîne n'excède pas celle de son maillon le plus faible !
A nous enseignants, de nous adapter... Il est nécessaire de mesurer et d'analyser toutes les situations, afin d'y apporter la réponse la plus adaptée pour effacer les différences qui s'imposent aux familles.
Le travail à distance sur une si longue période est nouveau pour nous, aussi.
Enseigner, garder le lien permanent avec nos élèves, avec les parents, tout en alliant une forme d'apprentissage approfondie des nouvelles technologies. Pas toujours aisé en ce début de confinement.
Nous, enseignants, reposons toute notre confiance sur l'accompagnement que vous, parents allez mettre en place.
Vous, parents, ayez confiance en nous, enseignants, devant les apports qui vont vous guider tout au long de ces prochaines semaines.
Bon courage à tous les enseignants (notamment à ceux qui ne maîtrisent pas au mieux l'outil informatique), aux élèves qu'on apprécie tout au long de l'année et que l'on souhaite retrouver très vite face à nous, aux parents avec qui les échanges sont le plus souvent agréables et qui, en ces temps difficiles, démontrent qu'ils sont indispensables pour nous aider à faire progresser les élèves.
Liberté...
Que ce mot est beau !
C'est quand celle-ci est réduite, limitée, restreinte, que l'on prend conscience de la chance qui est la nôtre.
Le numérique au service de l'enseignement à distance, au service du contact entre les familles et les amis, met en avant ses bienfaits, oui mais...
Aujourd'hui, le numérique (réseaux sociaux, téléphonie, visioconférence, Net, etc...) démontre, qu'en cette restriction de liberté, ces liens numériques sont bien peu face au contact vrai, à cette vie en société nécessaire et incontournable à notre espèce humaine.
Avantages...
Dans toute situation, même difficile, il y a du positif à en tirer.
Confinés nous sommes, dans un espace plus ou moins grand, avec un jardin, une cour, un balcon ?... ou pas... ou plus. Toujours est-il que c'est chez nous, notre espace, nos repères.
Les semaines à venir vont nous offrir à tous un environnement de plus en plus pur, moins pollué par la force de l’événement et de ses conséquences directes.
La pollution auditive s'efface aussi et permet, pour certains, de reprendre contact avec la nature, notamment par ses sons associés aux odeurs et aux couleurs.
Cet épisode s'impose à nous au printemps, où les durées du jour s'allongent (c'est plus supportable que les jours d'hiver où l'obscurité est prédominante). C'est plus aisé pour garder le moral.
Si j'ai un jardin, j'ai plus de temps pour observer... un arbre, un insecte, la pousse des premières feuilles, une fleur. Observer une abeille qui butine les premières fleurs, à une période de l'année où les ruches sortent peu à peu de leur torpeur hivernale. Se laisser porter par le chant des oiseaux. Une nature qui partout va occuper un espace laissé libre par l'Homme, et va ainsi reprendre ses droits, un peu comme avant (avant quoi ?...). Savoir apprécier le monde qui m'accueille.
Si mes parents sont à la maison, j'ai ainsi, 24 h/24, une vie totalement partagée. Avec le plaisir de se retrouver de façon privilégiée avec papa et/ou maman où rien ne peut venir interrompre notre activité.
La passion... la cuisine, le jardinage, le bricolage, le jeu en famille, la couture, le tricot, la lecture, le travail scolaire, la correspondance pour garder le lien avec ma famille éloignée, les loisirs créatifs, les travaux manuels, etc...
Les tâches ménagères, avec plaisir et intérêt. Si ce sont des activités nouvelles pour moi, il est alors temps d'apporter ma contribution et d'apprendre certaines tâches, communément appelées corvées quotidiennes.
Et sans doute bien d'autres bienfaits sont à en tirer...
Même si cela ne semble pas aisé, sachons aimer ce moment, pour surmonter plus agréablement les épisodes difficiles qui vont se présenter à nous.
Solidarité...
Pour rappel, restez chez vous, à la maison (la distance et l'isolement sont à respecter avec une grande rigueur).
Pensez avant tout à votre santé, et dans un souci primordial de solidarité, à la santé des personnes de votre entourage.
N'allez pas retrouver d'autres enfants à l'extérieur (parcs, rues, chez les voisins, etc...).
Évitez les visites chez les grands-parents (même si c'est difficile et émotionnellement cruel).
Privilégiez des sorties au jardin familial, car s'aérer va être important, mais sans jouer avec les copains et copines du voisinage.
LES ENFANTS DOIVENT ETRE DES AMBASSADEURS DES BONS GESTES, DU RESPECT DES RÈGLES DE L'ISOLEMENT, DES SYMBOLES DE LA FRATERNITÉ ET DE LA SOLIDARITÉ.
En attendant, pensons à tous les parents qui œuvrent jours et nuits pour maintenir une activité minimum et pour accompagner nos malades.
Soyons à l'écoute des applaudissements en ce sens, chaque soir à 20 h 00.
Soyons à l'écoute de nos clochers ce mercredi 25 mars à 19 h 30, durant 10 minutes, pour rendre hommage aux défunts, aux malades, aux soignants (chacun peut également allumer une bougie et la placer au bord d'une fenêtre). Cette manifestation, certes spirituelle à la base, peut être relayée par tous, croyant ou non, symbolisant ce maillage qui nous relie d'une commune à l'autre, d'un clocher à un autre, par les chemins, véritables liens entre tous.
Pensées émues à notre ami Jacques Grassart, dit "Grasjacq", qui a partagé avec nous de nombreux projets scolaires depuis plus de vingt ans. Merci !...
www.lobservateur.fr/cambresis/2020/03/20/caudry-lhomme-aux-milles-talents-jacques-grassart-est-decede-ce-vendredi-a-lage-de-73-ans/
JOURNÉE TYPE...
Aujourd’hui, chacun a trouvé un rythme.
Voici malgré tout, quelques pistes...
LE MATIN :
Réveil tranquille, ni trop tôt, ni trop tard. Je m'aère un peu, j'aère la chambre.
Je petit-déjeune copieusement car c'est le repas qui va m'apporter la plus grande partie de mon énergie quotidienne.
Je fais ma toilette, je me lave les dents puis je m'habille (ne restez pas en pyjama toute la journée ou une partie de celle-ci, ne prenez pas de mauvaises habitudes).
Je fais mon lit et range ma chambre. Et également, peut-être, quelques tâches quotidiennes ?
Suivant le programme établi par mes parents, je me mets au travail. Je m'adapte au flux Internet et je jongle avec le travail sur cahier, sur feuille, de manipulation ou oralisé (en CE - CM, un élève doit écrire au moins 1 h 30 par jour).
Je pense à faire quelques pauses pour me détendre et m'aérer.
Je peux travailler par tranches d'une heure par exemple (à adapter suivant l'âge). A savoir que pour un enfant, il faut changer d'activité toutes les 20 à 25 minutes (moins en maternelle). Les épisodes de "C'est pas Sorcier" sont conçus sur ce principe (25 à 26 minutes par épisode).
J'aide pour le repas du midi, en cuisinant, en mettant la table ou en débarrassant. Je mange de tout (je goûte), je fais honneur au repas qui m'est proposé en ayant une pensée pour ceux qui n'ont pas ma chance.
L'APRES-MIDI :
Petite pause après le repas, pour digérer.
Je privilégie, lors de cette première partie de l'après-midi, des activités plutôt culturelles, de manipulation, où la concentration a toute sa place mais peut-être moindre par rapport aux activités mathématiques ou d'étude de la langue.
Je pense aux pauses qui peuvent se traduire par une aide auprès de maman ou papa pour des travaux de maison.
Je gère mon travail de l'après-midi selon les directives de mes parents ou si je suis plus autonome, je prévois des moments de prise en charge de mes activités, seul, libérant ainsi mes parents. Ceux-ci auront un regard sur ces travaux, un peu plus tard dans l'après-midi ou en soirée.
Il est important que les quelques travaux qui ne remontent pas à l'enseignant soient visés quotidiennement par les parents (ne pas attendre trop longtemps avant d'avoir un regard).
Ensuite, j'aide à la maison, je me détends, je joue, je lis, etc...
Toilette du soir, je dîne en famille, détente familiale et puis dodo (suivant l'âge).
Pas trop d'abus avec les écrans, surtout avec le travail scolaire en ligne de ces prochaines semaines.
De l'importance de prendre ses repas à table, en famille, tous ensemble, surtout en ces moments particuliers, période anxiogène pour tous, même pour les enfants. Ce sont des moments privilégiés pour parler, échanger, libérer la parole et évacuer.
Il n'y a pas d'âge pour un "Bonne nuit les petits", au moment du coucher, dans la chambre, sur le lit... Une lecture, une histoire, un moment pour faire rêver avant le passage du marchand de sable. Mettez-leur des belles idées dans la tête avant d'embrasser les bras de Morphée.
POUR INFO : Internet.
Flux correct - VERT : avant 8 h 30 (mais ça fait un peu tôt !).
Flux très moyen - ORANGE : entre 8 h 30 et 9 h 30.
Flux très encombré - ROUGE : entre 9 h 30 et 11 h 30.
Flux correct - VERT : entre 11 h 30 et 13 h 30.
Flux très moyen - ORANGE : entre 13 h 30 et 15 h 30.
Flux moyen - JAUNE : entre 15 h 30 et 18 h 30.
Flux correct - VERT : après 18 h 30.
Patience...
De par sa définition, la patience est l'aptitude d'un individu à se maîtriser face à une attente, à rester calme dans une situation de tension ou face à des difficultés, ou encore la qualité de persévérance.
La patience est, à travers le monde et les croyances, une qualité essentielle requise pour celui qui aspire à la sagesse.
En confinement annoncé pour les quelques jours à venir, il faudra de la patience.
Si les jours s'avèrent être des semaines, il faudra beaucoup de patience.
Si les semaines sont des mois, il faudra énormément de patience.
Sachons donc apprécier ce confinement indispensable, car il nous offrira bientôt des enseignants, des élèves et des parents... extrêmement sages !
Egalité ?...
En cette période de confinement, le constat s'affiche d'autant plus qu'il va falloir s'adapter aux différences, qui font à la fois la richesse de notre monde, mais qui génèrent également ses inégalités.
Enseigner à distance, oui mais...
Avant le confinement, on n'ignorait pas les différentes situations au sein des familles, aussi nombreuses que le nombre d'élèves de la classe, et on s'y adaptait plus ou moins bien, avec nos moyens scolaires et notre énergie.
Aujourd'hui, seule l'analyse au cas par cas et la différenciation pédagogique à distance pourront apporter une continuité efficace dans un souci d'équité.
Parents...
Depuis quelques jours, la structure familiale, qui était la nôtre jusqu'ici, est bouleversée.
Les libertés de circulation sont très restreintes, voire quasi nulles, ce qui demande un temps d'adaptation pour envisager une organisation au long terme dans un environnement réduit, ce qui entraîne une projection d'avenir difficile car la durée de confinement est inconnue, ce qui génère donc du stress.
Il faut faire l'école à la maison, oui mais...
Certains enfants ont un ou deux parents travaillant, soit dans les services de santé, soit au sein de professions indispensables en ce moment d'histoire inédit.
D'autres enfants ont leur(s) parent(s) à la maison, mais avec une charge professionnelle à gérer au quotidien, notamment par le télétravail.
Des cellules familiales sont composées de plusieurs frères et sœurs où le matériel numérique doit être partagé.
De l'équipement...
Il faut penser que certains foyers n'ont pas de matériel informatique (pour nous, par chance, chaque foyer est doté... mais c'est loin d'être le cas partout).
Du matériel, oui mais...
Un vieux coucou qui rame ou un poste qui fonctionne normalement, mais... pour ma (ou mes) sœur(s), mon (ou mes) frère(s) qui ont également une continuité pédagogique au programme, pour ma maman et/ou mon papa qui sont, quant à eux, contraints au télétravail... Cela bouchonne !
Une liaison Internet ADSL ou fibre performante mais le plus souvent pas vraiment... La fibre n'arrive que doucement dans nos campagnes.
Un constat cette première semaine, ça bloque !... Les sites (CNED, Blogs, ENT, Sites du Net, etc...) sont saturés et l'afflux de connexions ne facilite pas la situation des familles qui sont dotées d'un équipement pouvant être lent en temps normal.
Sans parler des foyers sans imprimante, ou équipés mais en défaut de cartouche ou de papier.
Sachez que pour les connexions aux différents sites, les enseignants ne peuvent rien faire. Nous n'avons pas les accès et les compétences pour palier à ce gendre de problèmes.
De l'accompagnement...
Tous les parents ne sont pas tous sur un même pied d'égalité pour apporter un accompagnement pédagogique à la maison (niveau d'études, barrière de la langue, connaissances informatiques, temps disponible, gestion du stress en cette période anxiogène, etc...).
Humilité...
L'enseignant de votre enfant est conscient (doit être conscient) de cette situation mais pas que...
Sur cette longue période, aucune recette miracle.
Un objectif pour nous guider, enseignants... palier et tenter d'effacer au maximum ces disparités, afin d'apporter à tous une continuité pédagogique la plus homogène possible, tout en prenant en considération les particularités (problèmes) rencontrés par chacun.
Les programmes du Net tout prêts (CNED, Logiciel Educatif, etc...), oui mais... au long terme, l'enseignant ne doit pas s'en contenter, et se reposer uniquement sur ces supports.
L'enseignant ne doit pas non plus envoyer des quantités de travaux à imprimer. Sur un plan quantitatif, cela ne doit pas dépasser la charge habituelle d'un jour de classe. Et n'oublions pas que tout le monde n'est pas équipé pour imprimer.
Envoyer des polycopiés... l'idée peut être évoquée, mais nous sommes confinés et n'allons pas à l'école. Nous n'avons pas accès à la photocopieuse. Nous n'allons pas faire du porte à porte, ce qui serait contraire au principe demandé de rester à la maison. Nous n'allons pas vous envoyer des travaux au format papier par la Poste, pas assez d'enveloppes et de timbres, pas assez de papier et de cartouche d'encre.
Nous avons la chance, au sein de notre école, d'avoir 100 % de familles reliées à Internet, et depuis quelques années, de sensibiliser les parents à divers outils numériques (ENT, blogs, sites de travail à distance, environnements numériques, etc...).
Nous pouvons ainsi jongler avec nos différents supports pour communiquer, et ne pas couper le lien avec les familles.
Il est important d'ouvrir des échanges (mails, blogs, sites spécifiques) pour la remontée de certains travaux. Ils seront donc restitués via les blogs, les mails ou les sites permettant un retour à distance. Aucun retour papier n'est à envisager, le confinement ne le permet pas, la voie postale représenterait un coût trop important.
Toutes les activités ne pourront pas faire l'objet d'une remontée systématique auprès de l'enseignant. Certains travaux vont dépendre uniquement de l'accompagnement des parents, avec des conseils des enseignants.
Il est nécessaire d'établir un programme quotidien type en y associant souplesse et régularité.
Suivant votre situation professionnelle, vos moyens numériques, vos disponibilités, c'est dans la confiance que ce programme doit s'établir, effaçant les jours et horaires scolaires traditionnels.
Deux axes seront à suivre dans l'accompagnement : entretenir les notions déjà travaillées à l'école, et aider à appréhender de nouvelles notions (avec le guidage des enseignants).
Ces prochaines semaines vont faire prendre conscience de la définition du mot : élève.
De la nécessité... d'être patient (évoqué en introduction), d'être persévérant, d'être compréhensif, de se mettre au niveau de l'élève, de prendre en compte des notions de concentration, de répétition, d'argumentation... Pas simple !
Oui, il va falloir savoir motiver, ne pas lâcher, être rigoureux mais en y associant de la souplesse d'esprit, et surtout répéter, répéter, répéter... Des périodes seront plus rudes que d'autres. La motivation ne sera pas toujours au rendez-vous, avec des hauts et des bas à gérer. Le petit frère sera réceptif mais la grande sœur un peu moins. Voilà le quotidien de la vie de classe !
La force d'une chaîne n'excède pas celle de son maillon le plus faible !
A nous enseignants, de nous adapter... Il est nécessaire de mesurer et d'analyser toutes les situations, afin d'y apporter la réponse la plus adaptée pour effacer les différences qui s'imposent aux familles.
Le travail à distance sur une si longue période est nouveau pour nous, aussi.
Enseigner, garder le lien permanent avec nos élèves, avec les parents, tout en alliant une forme d'apprentissage approfondie des nouvelles technologies. Pas toujours aisé en ce début de confinement.
Nous, enseignants, reposons toute notre confiance sur l'accompagnement que vous, parents allez mettre en place.
Vous, parents, ayez confiance en nous, enseignants, devant les apports qui vont vous guider tout au long de ces prochaines semaines.
Bon courage à tous les enseignants (notamment à ceux qui ne maîtrisent pas au mieux l'outil informatique), aux élèves qu'on apprécie tout au long de l'année et que l'on souhaite retrouver très vite face à nous, aux parents avec qui les échanges sont le plus souvent agréables et qui, en ces temps difficiles, démontrent qu'ils sont indispensables pour nous aider à faire progresser les élèves.
Liberté...
Que ce mot est beau !
C'est quand celle-ci est réduite, limitée, restreinte, que l'on prend conscience de la chance qui est la nôtre.
Le numérique au service de l'enseignement à distance, au service du contact entre les familles et les amis, met en avant ses bienfaits, oui mais...
Aujourd'hui, le numérique (réseaux sociaux, téléphonie, visioconférence, Net, etc...) démontre, qu'en cette restriction de liberté, ces liens numériques sont bien peu face au contact vrai, à cette vie en société nécessaire et incontournable à notre espèce humaine.
Avantages...
Dans toute situation, même difficile, il y a du positif à en tirer.
Confinés nous sommes, dans un espace plus ou moins grand, avec un jardin, une cour, un balcon ?... ou pas... ou plus. Toujours est-il que c'est chez nous, notre espace, nos repères.
Les semaines à venir vont nous offrir à tous un environnement de plus en plus pur, moins pollué par la force de l’événement et de ses conséquences directes.
La pollution auditive s'efface aussi et permet, pour certains, de reprendre contact avec la nature, notamment par ses sons associés aux odeurs et aux couleurs.
Cet épisode s'impose à nous au printemps, où les durées du jour s'allongent (c'est plus supportable que les jours d'hiver où l'obscurité est prédominante). C'est plus aisé pour garder le moral.
Si j'ai un jardin, j'ai plus de temps pour observer... un arbre, un insecte, la pousse des premières feuilles, une fleur. Observer une abeille qui butine les premières fleurs, à une période de l'année où les ruches sortent peu à peu de leur torpeur hivernale. Se laisser porter par le chant des oiseaux. Une nature qui partout va occuper un espace laissé libre par l'Homme, et va ainsi reprendre ses droits, un peu comme avant (avant quoi ?...). Savoir apprécier le monde qui m'accueille.
Si mes parents sont à la maison, j'ai ainsi, 24 h/24, une vie totalement partagée. Avec le plaisir de se retrouver de façon privilégiée avec papa et/ou maman où rien ne peut venir interrompre notre activité.
La passion... la cuisine, le jardinage, le bricolage, le jeu en famille, la couture, le tricot, la lecture, le travail scolaire, la correspondance pour garder le lien avec ma famille éloignée, les loisirs créatifs, les travaux manuels, etc...
Les tâches ménagères, avec plaisir et intérêt. Si ce sont des activités nouvelles pour moi, il est alors temps d'apporter ma contribution et d'apprendre certaines tâches, communément appelées corvées quotidiennes.
Et sans doute bien d'autres bienfaits sont à en tirer...
Même si cela ne semble pas aisé, sachons aimer ce moment, pour surmonter plus agréablement les épisodes difficiles qui vont se présenter à nous.
Solidarité...
Pour rappel, restez chez vous, à la maison (la distance et l'isolement sont à respecter avec une grande rigueur).
Pensez avant tout à votre santé, et dans un souci primordial de solidarité, à la santé des personnes de votre entourage.
N'allez pas retrouver d'autres enfants à l'extérieur (parcs, rues, chez les voisins, etc...).
Évitez les visites chez les grands-parents (même si c'est difficile et émotionnellement cruel).
Privilégiez des sorties au jardin familial, car s'aérer va être important, mais sans jouer avec les copains et copines du voisinage.
LES ENFANTS DOIVENT ETRE DES AMBASSADEURS DES BONS GESTES, DU RESPECT DES RÈGLES DE L'ISOLEMENT, DES SYMBOLES DE LA FRATERNITÉ ET DE LA SOLIDARITÉ.
En attendant, pensons à tous les parents qui œuvrent jours et nuits pour maintenir une activité minimum et pour accompagner nos malades.
Soyons à l'écoute des applaudissements en ce sens, chaque soir à 20 h 00.
Soyons à l'écoute de nos clochers ce mercredi 25 mars à 19 h 30, durant 10 minutes, pour rendre hommage aux défunts, aux malades, aux soignants (chacun peut également allumer une bougie et la placer au bord d'une fenêtre). Cette manifestation, certes spirituelle à la base, peut être relayée par tous, croyant ou non, symbolisant ce maillage qui nous relie d'une commune à l'autre, d'un clocher à un autre, par les chemins, véritables liens entre tous.
Pensées émues à notre ami Jacques Grassart, dit "Grasjacq", qui a partagé avec nous de nombreux projets scolaires depuis plus de vingt ans. Merci !...
www.lobservateur.fr/cambresis/2020/03/20/caudry-lhomme-aux-milles-talents-jacques-grassart-est-decede-ce-vendredi-a-lage-de-73-ans/
JOURNÉE TYPE...
Aujourd’hui, chacun a trouvé un rythme.
Voici malgré tout, quelques pistes...
LE MATIN :
Réveil tranquille, ni trop tôt, ni trop tard. Je m'aère un peu, j'aère la chambre.
Je petit-déjeune copieusement car c'est le repas qui va m'apporter la plus grande partie de mon énergie quotidienne.
Je fais ma toilette, je me lave les dents puis je m'habille (ne restez pas en pyjama toute la journée ou une partie de celle-ci, ne prenez pas de mauvaises habitudes).
Je fais mon lit et range ma chambre. Et également, peut-être, quelques tâches quotidiennes ?
Suivant le programme établi par mes parents, je me mets au travail. Je m'adapte au flux Internet et je jongle avec le travail sur cahier, sur feuille, de manipulation ou oralisé (en CE - CM, un élève doit écrire au moins 1 h 30 par jour).
Je pense à faire quelques pauses pour me détendre et m'aérer.
Je peux travailler par tranches d'une heure par exemple (à adapter suivant l'âge). A savoir que pour un enfant, il faut changer d'activité toutes les 20 à 25 minutes (moins en maternelle). Les épisodes de "C'est pas Sorcier" sont conçus sur ce principe (25 à 26 minutes par épisode).
J'aide pour le repas du midi, en cuisinant, en mettant la table ou en débarrassant. Je mange de tout (je goûte), je fais honneur au repas qui m'est proposé en ayant une pensée pour ceux qui n'ont pas ma chance.
L'APRES-MIDI :
Petite pause après le repas, pour digérer.
Je privilégie, lors de cette première partie de l'après-midi, des activités plutôt culturelles, de manipulation, où la concentration a toute sa place mais peut-être moindre par rapport aux activités mathématiques ou d'étude de la langue.
Je pense aux pauses qui peuvent se traduire par une aide auprès de maman ou papa pour des travaux de maison.
Je gère mon travail de l'après-midi selon les directives de mes parents ou si je suis plus autonome, je prévois des moments de prise en charge de mes activités, seul, libérant ainsi mes parents. Ceux-ci auront un regard sur ces travaux, un peu plus tard dans l'après-midi ou en soirée.
Il est important que les quelques travaux qui ne remontent pas à l'enseignant soient visés quotidiennement par les parents (ne pas attendre trop longtemps avant d'avoir un regard).
Ensuite, j'aide à la maison, je me détends, je joue, je lis, etc...
Toilette du soir, je dîne en famille, détente familiale et puis dodo (suivant l'âge).
Pas trop d'abus avec les écrans, surtout avec le travail scolaire en ligne de ces prochaines semaines.
De l'importance de prendre ses repas à table, en famille, tous ensemble, surtout en ces moments particuliers, période anxiogène pour tous, même pour les enfants. Ce sont des moments privilégiés pour parler, échanger, libérer la parole et évacuer.
Il n'y a pas d'âge pour un "Bonne nuit les petits", au moment du coucher, dans la chambre, sur le lit... Une lecture, une histoire, un moment pour faire rêver avant le passage du marchand de sable. Mettez-leur des belles idées dans la tête avant d'embrasser les bras de Morphée.
POUR INFO : Internet.
Flux correct - VERT : avant 8 h 30 (mais ça fait un peu tôt !).
Flux très moyen - ORANGE : entre 8 h 30 et 9 h 30.
Flux très encombré - ROUGE : entre 9 h 30 et 11 h 30.
Flux correct - VERT : entre 11 h 30 et 13 h 30.
Flux très moyen - ORANGE : entre 13 h 30 et 15 h 30.
Flux moyen - JAUNE : entre 15 h 30 et 18 h 30.
Flux correct - VERT : après 18 h 30.
Emilie Persuanne • 24/03/2020 12:02
Merci Monsieur Boussekey pour toutes ces informations et conseils. Bon courage à vous tous.
Aline Legrand • 23/03/2020 11:05
🙏
Jennifer Michel • 23/03/2020 07:25
Merci Mr Boussekey pour toutes ces informations prenez soin de votre famille et de vous courage a vous.
Commentaire de l'enfant • 22/03/2020 22:06
Merci Mr BOUSSEKEY pour toutes les infos prenez soin de vous et de votre famille
Laura Petit • 22/03/2020 21:27
Une pensée pour Jacques Grassart et le projet de « mail art » que nous avions partagé il a quelques années... c’était un coureur à pied infatigable...
